L'expansion du Canada vers l'ouest est très différente de celle des États-Unis. Aux États-Unis, le conflit dans le mouvement vers l'Ouest opposait l'homme blanc aux Indiens, et une langue commune unissait les colons américains. La langue, en revanche, divise le Canada depuis que le général Wolfe a unifié le pays par les armes sur les plaines d'Abraham.
Les colons du Canada ont poussé vers l'ouest, menés par des trafiquants de fourrures et des trappeurs majoritairement catholiques français. Ces pionniers se sont mariés avec les Indiens, donnant naissance à une nouvelle race et à une nouvelle culture : les Métis.
Lorsque le gouvernement canadien conclut des traités avec les Amérindiens, les Métis, qui ne sont ni Amérindiens ni Blancs, ne bénéficient d'aucune considération comparable. Désireux de protéger leurs droits face au gouvernement anglo-protestant éloigné de l'est du Canada, le ressentiment s'est transformé en rébellion dans la vallée de la rivière Rouge, au Manitoba, en 1869. Louis Riel prend la tête de cette résistance et force le gouvernement à faire des compromis, ce qui aboutit à l'Acte du Manitoba.
En raison de sa participation à la rébellion et à l'exécution du protestant anglais Thomas Scott, Riel est contraint de fuir aux États-Unis. Pendant son séjour, Riel obtient la citoyenneté américaine.
Lorsque des troubles entre les Métis et le gouvernement surviennent plus à l'ouest, en Saskatchewan, les Métis rappellent leur ancien sauveur pour les diriger. Louis Riel et Gabriel Dumont, un chef métis local, s'efforcent d'abord de trouver une solution pacifique à leurs griefs. Cependant, ce mouvement s'est finalement transformé en une résistance, connue sous le nom de Résistance du Nord-Ouest. Le gouvernement conservateur d'Ottawa met sur pied une force militaire pour l'écraser, ce qu'il fait finalement lors de la bataille de Batoche, du 9 au 12 mai 1885. Alors que Gabriel Dumont s'enfuit aux États-Unis après la bataille, Louis Riel est jugé et pendu pour haute trahison au Canada.
De nombreuses raisons expliquent le succès de la première résistance de Riel et l'échec de la seconde. L'expansion du chemin de fer vers l'ouest permet au gouvernement fédéral de déployer rapidement des forces supérieures sur le terrain. Riel lui-même adopte des opinions religieuses peu orthodoxes, qui lui aliènent l'Église catholique et ses fervents partisans, lesquels sont la clé du succès de sa première résistance.
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